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Bruno Retailleau, retour en terrain connu au Sénat avec 2027 dans le viseur
information fournie par AFP 13/11/2025 à 16:40

Bruno Retailleau le 13 octobre 2025, à Paris ( AFP / Alain JOCARD )

Bruno Retailleau le 13 octobre 2025, à Paris ( AFP / Alain JOCARD )

De retour "parmi les siens": plus d'un an après l'avoir quitté, Bruno Retailleau a retrouvé son siège au Sénat, où ses soutiens espèrent le voir tracer "un chemin pour la droite" en 2027, tout en reconnaissant la mauvaise passe récemment traversée par leur chef.

A minuit dans la nuit de mercredi à jeudi, le président des Républicains est formellement redevenu sénateur de Vendée, après avoir respecté le délai légal d'un mois postérieur à la nomination de son successeur Laurent Nuñez au ministère de l'Intérieur.

Ce remaniement avait suivi la démission retentissante du premier gouvernement Lecornu... Provoquée, selon de nombreux responsables, par Bruno Retailleau lui-même lorsqu'il avait remis en cause sa participation à l'exécutif, s'attirant de nombreuses critiques.

Pour revoir l'ex-locataire de Beauvau dans l'hémicycle du Palais du Luxembourg, il faudra néanmoins probablement patienter jusqu'à la semaine prochaine: en déplacement à Lille jeudi dans le cadre d'un "tour de France" des militants, le chef de la droite ne sera pas à Paris.

Son fauteuil l'attend. "Il reprendra très naturellement sa place parmi les siens", se réjouit Didier Mandelli, le vice-président du Sénat élu lui aussi en Vendée.

- En quête d'un "socle" -

"Il revient ici avec une autre image, un autre rayonnement, une autre dimension. Ce n'est plus le Bruno qui nous avait quitté il y a un an. C'est désormais un ancien ministre, un président de parti. Il aura une place puissamment singulière dans notre groupe", prolonge Max Brisson, porte-parole du groupe LR, principale force du Sénat.

Un rôle singulier, oui, mais pas de fonction exécutive: le patron de LR ne reprendra pas les rênes du groupe parlementaire, qu'il a pourtant tenues pendant dix ans entre 2014 et 2024. Formant un duo solide avec le président du Sénat Gérard Larcher, avec lequel il a déjeuné mercredi.

Depuis la nomination du Vendéen dans le gouvernement de Michel Barnier, la présidence du groupe est en effet assurée par Mathieu Darnaud, sénateur de l'Ardèche.

Bruno Retailleau le 18 septembre 2025, à Paris ( AFP / Ludovic MARIN )

Bruno Retailleau le 18 septembre 2025, à Paris ( AFP / Ludovic MARIN )

Un proche de Gérard Larcher qui "n'est pas un président par intérim", martèle un haut responsable du Sénat, assurant qu'il n'a jamais été question pour Bruno Retailleau de réclamer son ancien poste.

La situation n'a pas manqué d'être soulignée ces derniers jours par les soutiens de Laurent Wauquiez, rival interne de l'ex-ministre qui préside, lui, le groupe LR de l'Assemblée.

"Bruno ne s'intéresse qu'à son retour au Sénat. Il fait tout pour essayer de retrouver un appui, un socle, parce qu'il a l'impression que le monde se dérobe sous ses pieds", avance un proche du chef des députés.

Le patron du parti gaulliste arrive néanmoins en terrain conquis au Sénat, où ses soutiens sont beaucoup plus nombreux qu'à l'Assemblée nationale.

Ici, ses troupes ont même globalement soutenu sa décision de ne pas participer au deuxième gouvernement de Sébastien Lecornu.

- "Remonter sur le cheval" -

"On aurait préféré qu'il reste, mais dans d'autres conditions", explique la sénatrice de Charente-Maritime Corinne Imbert. "Ca lui a coûté, mais il a eu le courage de renoncer pour ne pas avoir à s'asseoir sur ses convictions".

"Cela été un mauvais épisode", reconnaît Max Brisson, "mais il sera désormais jugé dans sa capacité à remonter sur le cheval, trouver un chemin pour la droite française et construire un projet politique".

Au Sénat, ses proches l'ont encouragé à sillonner la France pour rencontrer les militants.

"C'est important pour lui qu'il aille à leur rencontre, pour expliquer son parcours à Beauvau, sans doute aussi pour expliquer les raisons de son départ. C'est nécessaire", insiste Didier Mandelli.

Tous, toutefois, s'attendent à le voir prendre position comme sénateur sur plusieurs sujets majeurs.

Bruno Retailleau le 10 octobre 2025, à Paris ( AFP / Ludovic MARIN )

Bruno Retailleau le 10 octobre 2025, à Paris ( AFP / Ludovic MARIN )

Il sera notamment attendu au tournant sur le dossier algérien. La "ligne ferme" qu'il prônait a été vivement critiquée mercredi après la libération de l'écrivain Boualem Sansal, de nombreuses voix - dont l'Elysée - mettant en avant la réussite du dialogue diplomatique dans cette affaire.

La voix du Vendéen risque également de se faire entendre lors de l'examen du budget, en passe de s'ouvrir au Sénat.

En qualifiant mercredi de "capitulation" le vote par l'Assemblée de la "suspension" de la réforme des retraites, Bruno Retailleau a déjà posé les bases du débat.

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